Maintenir un gazon verdoyant et des massifs luxuriants, tout en préservant les ressources naturelles, est un objectif affiché pour de nombreux jardiniers. L’installation d’un système d’arrosage enterré s’affiche comme une solution avantageuse, car l’eau y est distribuée avec justesse et sans gaspillage.
Qu’il s’agisse de turbines, de tuyères, de tuyau microporeux ou d’arrosage goutte à goutte, chaque configuration repose sur des calculs précis en matière de pression, de débit et de surface à couvrir. Les accessoires de raccordement (coudes, tés, manchons) sont également pris en compte afin de favoriser un rendement optimal, même lorsque le réseau s’étend sur plusieurs dizaines de mètres.
Au sommaire de ce guide :
Concevez un tracé pour maîtriser votre eau
Lorsqu’un jardin nécessite une irrigation soignée, la mise en place d’un réseau souterrain s’avère judicieuse pour répondre à divers besoins. En enfouissant les canalisations, vous évitez les obstacles à la surface et réduisez les pertes d’eau dues à l’évaporation.
Cette configuration s’adapte aussi bien à un arrosage aérien (avec turbines et tuyères) qu’à une irrigation de type goutte à goutte ou par tuyau microporeux. En parallèle, vous pouvez alimenter le dispositif grâce au réseau d’eau de la ville, à un puits ou à un collecteur d’eau de pluie si vous êtes équipé d’une pompe immergée ou de surface appropriée.
Installez un programmateur et réduisez votre charge de travail
Un circuit souterrain peut inclure un système automatisé. Un programmateur d’arrosage règle la mise en marche et l’arrêt des vannes selon des plages horaires quotidiennes ou hebdomadaires. Certains modèles détectent même l’humidité ambiante et interrompent le fonctionnement en cas de précipitations abondantes.
En plus d’optimiser la quantité d’eau utilisée, cette configuration offre au jardinier un confort appréciable : plus besoin de manipuler le tuyau chaque matin et chaque soir. De plus, il suffit de choisir des équipements adaptés au débit fourni par l’installation et à la pression souhaitée pour que tout fonctionne en douceur.
Évaluez la pression et gérez votre débit avec soin
Avant de déployer votre réseau enterré, déterminez la pression et le débit disponibles afin de sélectionner des tuyaux et des dispositifs d’arrosage adéquats. Un manomètre peut vous donner la pression exacte en bars, tandis que le calcul du débit se réalise aisément grâce à un simple seau de 10 litres.
Pour procéder, ouvrez le robinet à fond et chronométrez le temps de remplissage du récipient. Divisez ensuite 36 par le nombre de secondes nécessaires, et vous obtiendrez le débit en mètres cubes par heure (m³/h). Ainsi, si 10 litres se remplissent en 12 secondes, le résultat est de 3 m³/h (36/12).
Choisissez vos diamètres de tuyaux avec méthode
Le réseau de tuyaux en polyéthylène véhicule l’eau depuis la source (robinet, pompe, réservoir) jusqu’aux turbines, tuyères ou goutteurs. Les pertes de charge sont moindres lorsque le diamètre est bien ajusté, et les changements de direction limités.
En règle générale :
- Un tuyau de 16 mm ou 20 mm convient à un arrosage goutte à goutte (environ 25 mètres linéaires par départ sous 4 bars maximum).
- Un tuyau de 25 mm ou 32 mm est souvent associé à un arrosage à turbine ou à tuyère (jusqu’à 50 voire 100 mètres linéaires sous 6 bars selon le diamètre choisi).
Veillez à ne pas multiplier les coudes, car chaque courbe provoque une baisse de pression. Dans le doute, privilégiez un montage en parallèle plutôt qu’en série, afin d’éviter un affaiblissement de l’arrosage en bout de ligne.
Combinez les bons raccords et réalisez un assemblage soigné
Manchons, tés, coudes et autres accessoires de connexion s’avèrent indispensables. Ils permettent de personnaliser le tracé en fonction de la configuration du terrain, de la présence de massifs ou d’arbres, et d’éventuelles zones difficiles d’accès.

Le montage peut être vissé ou à emboîtement, selon les modèles de raccord. Les dimensions, exprimées en millimètres (pour la partie cannelée) et en pouces (pour la partie filetée), doivent correspondre au diamètre des conduites. Les plus fréquents se situent autour de 16, 20, 25 ou 32 mm (et 1/2’’ ou 3/4’’ en filetage).
Adoptez des turbines ou des tuyères pour un jet maîtrisé
Les turbines et les tuyères s’enterrent à quelques centimètres de profondeur. Dès que l’eau circule dans le circuit, la pression soulève leur tête escamotable afin de propulser le jet. Cette disposition les rend quasiment invisibles en dehors des périodes d’arrosage.
La tuyère diffuse l’eau sur de courtes distances, entre 3 et 5 mètres, avec un rayon rectiligne ajusté pour arroser un massif, une bordure ou un coin de pelouse précis. La turbine, quant à elle, couvre de 5 à 12 mètres, en décrivant un arc de cercle modulable ou un balayage circulaire.
Prévoyez une bouche d’arrosage pour plus de flexibilité
Si vous souhaitez brancher rapidement un tuyau classique (muni d’un pistolet ou d’un arroseur mobile), installez une bouche d’arrosage. Cette prise, qui se visse au réseau enterré à la manière d’une turbine, permet de raccorder un équipement ponctuel. Elle peut également être munie d’un système antigel si vous vivez dans une région soumise à de basses températures hivernales.
En cas de besoin, le branchement s’effectue en un clin d’œil via un connecteur rapide. Vous obtenez ainsi une véritable “prise d’eau” émergeant légèrement du sol, très pratique pour un arrosage d’appoint, une opération de nettoyage ou l’alimentation en eau d’un dispositif ponctuel.
Favorisez le goutte à goutte pour une irrigation ciblée
L’arrosage goutte à goutte se révèle particulièrement judicieux pour les massifs de fleurs, les haies ou les potagers où la pression reste faible et où chaque plante mérite un apport d’eau délicat. Le principe est simple : des goutteurs sont positionnés à intervalles réguliers sur un tuyau en polyéthylène d’un diamètre généralement compris entre 16 mm et 20 mm. Le débit d’écoulement est alors maîtrisé pour fournir à la plante la quantité d’eau requise.
De nombreux jardiniers recouvrent légèrement ce tuyau afin de dissimuler l’installation tout en limitant l’évaporation. Certains dispositifs se connectent directement à une cuve de récupération ou même à une simple bouteille d’eau pour les mini-potagers urbains.
Percez, emboîtez, irriguez : passez au microporeux
Le tuyau microporeux diffuse l’eau sur toute sa longueur grâce à sa paroi perforée. Il fonctionne sous une pression réduite et offre un arrosage tout en douceur, adapté à des plates-bandes ou à des alignements de plantes. Pour l’installer, veillez à le placer sur un sol suffisamment nivelé, afin que la répartition de l’eau demeure uniforme.
Par ailleurs, le système microporeux supporte moins de longueurs que l’arrosage par turbine. Il convient donc de vérifier régulièrement que le tuyau n’est pas obstrué par des dépôts calcaires ou des sédiments, et d’ajouter un filtre à sable ou à cartouche si vous puisez dans une source alternative (puits, eau de pluie, etc.).
Optimisez votre pompe pour un service fiable
Pour ceux qui utilisent un puits ou un réservoir d’eau de pluie, la pompe d’arrosage doit correspondre aux besoins du circuit. Choisissez un modèle équipé d’un surpresseur si la pression d’utilisation exigée dépasse les 3 bars standards du réseau domestique. Attention à la hauteur manométrique totale si vous devez arroser un jardin en pente : mieux vaut anticiper pour que vos turbines et goutteurs reçoivent l’eau avec la pression requise.
N’hésitez pas à ajouter un filtre à sable si l’eau est chargée en particules. Cet accessoire prolongera la durée de vie de vos turbines, tout en protégeant votre installation contre le colmatage.
Augmentez la longévité de votre réseau avec un entretien adapté
Pour préserver l’efficacité de votre dispositif, prévoyez un entretien annuel. Il suffit parfois de rincer la ligne et de vérifier l’absence de fuites ou de goutteurs défectueux. Si vos hivers sont rigoureux, envisagez de purger le réseau afin de limiter les dommages causés par le gel.
De même, assurez-vous que le programmateur – s’il est placé en extérieur – est protégé des intempéries et que les piles (pour un appareil à piles) ou l’alimentation électrique fonctionnent correctement. Un entretien méticuleux se traduit souvent par des années de service sans encombre.
Adaptez la fréquence d’arrosage à vos végétaux
Bien qu’un arrosage automatisé apporte un vrai confort, gardez à l’esprit que les besoins en eau varient selon les variétés cultivées et la saison. Les pelouses, par exemple, requièrent souvent des apports réguliers en période de chaleur, tandis que les plantes méditerranéennes s’accommodent d’un sol plus sec.
Pensez également à la météo : si une pluie abondante a gorgé la terre, laissez la nature sécher le terrain avant de réactiver le système. Vous éviterez ainsi des excès préjudiciables et réaliserez des économies sur la facture d’eau.
Expérimentez et ajustez pour un jardin harmonieux
Un circuit d’arrosage enterré requiert certes une phase de réflexion et quelques travaux d’aménagement, mais cette démarche s’avère payante à long terme. Vous profitez d’un jardin luxuriant, les mauvaises herbes en profitent moins, et le temps gagné peut être consacré à d’autres tâches.
Si vous le souhaitez, une mise en service progressive (en testant une seule zone avant d’étendre le réseau à toute la parcelle) permet d’ajuster les réglages de pression, la position des turbines, la fréquence d’arrosage, et même la programmation selon la saison.
Avec un tel équipement, chaque zone reçoit l’apport hydrique nécessaire, la consommation d’eau demeure raisonnable, et le plaisir de jardinage est décuplé. N’hésitez pas à solliciter des conseils en jardinerie ou à consulter un professionnel pour optimiser la configuration de votre installation. Vos massifs, haies et pelouses n’en seront que plus florissants sans que vous ayez à transporter un lourd arrosoir plusieurs fois par jour.
