Les étiquettes colorées et les sept lettres de la classe énergie (CE) figurent désormais parmi les éléments incontournables des annonces immobilières. Obligatoire lors de la vente ou de la location d’un bien, cette classification permet aux acheteurs et locataires d’estimer la consommation énergétique d’un logement et de planifier d’éventuels travaux d’amélioration. Décryptons ces indicateurs et leurs implications concrètes.
Au sommaire de ce guide :
Les changements récents
En 2024, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) a subi des réformes notables, notamment pour les logements de petite superficie. Depuis le 1ᵉʳ juillet 2024, la méthode de calcul a été ajustée afin de ne plus pénaliser les logements de moins de 40 m², qui se retrouvaient souvent classés en catégories F ou G.
Ces ajustements permettent à de nombreux petits logements de gagner une ou deux classes énergétiques, les sortant ainsi du statut de "passoire thermique" et offrant aux propriétaires un délai supplémentaire pour entreprendre des travaux de rénovation.
Par ailleurs, la législation française prévoit une interdiction progressive de la location des logements les plus énergivores. Après les logements classés G, les biens classés F seront concernés à partir de 2028, suivis des logements classés E en 2034.
A quoi correspondent les lettres du diagnostic de performance énergétique ?
Chaque bien immobilier se voit attribuer une lettre, de A à G, sur la base d’une étude réalisée par un diagnostiqueur professionnel. Ces lettres traduisent la consommation énergétique annuelle d’un bâtiment, exprimée en kilowattheures par mètre carré. Voici une analyse détaillée de ces catégories.
- Classe A : Moins de 70 kWh/m² par an.
- Classe B : Entre 71 et 110 kWh/m² par an.
- Classe C : Entre 111 et 180 kWh/m² par an.
- Classe D : Entre 181 et 250 kWh/m² par an.
- Classe E : Entre 251 et 330 kWh/m² par an.
- Classe F : Entre 331 et 420 kWh/m² par an.
- Classe G : Plus de 420 kWh/m² par an.
Les logements exemplaires affichent une classe A
Les biens classés A se démarquent par une consommation énergétique très basse, souvent inférieure à 70 kWh/m² par an. Ces logements, généralement neufs, utilisent fréquemment des énergies renouvelables et intègrent des technologies modernes comme les panneaux solaires. Leur construction répond aux normes des bâtiments à énergie positive (BEPOS).
Les rénovations pour atteindre ce niveau restent toutefois complexes et coûteuses. Ces biens rares sur le marché témoignent d’une optimisation énergétique maximale.
Les classes B et C pour les logements performants
Les habitations classées B consomment entre 71 et 110 kWh/m² par an. Ces bâtiments récents, souvent conformes aux standards BBC (bâtiment basse consommation), bénéficient d’une isolation performante et de systèmes de chauffage modernes, comme les pompes à chaleur.
La classe C, avec une consommation située entre 111 et 180 kWh/m² par an, concerne principalement des logements bien isolés mais utilisant encore des systèmes de chauffage central au gaz ou au fioul. Ces habitations offrent un équilibre acceptable entre confort thermique et coûts énergétiques.
La classe D domine les logements des années 1980 et 1990
Avec une consommation comprise entre 181 et 250 kWh/m² par an, la classe D est la plus courante dans le parc immobilier français. Ces habitations, souvent rénovées, nécessitent toutefois des ajustements pour améliorer leur efficacité énergétique.
Un remplacement de chaudière, une isolation des combles ou le passage au double vitrage peut réduire sensiblement les factures d’énergie.
Les passoires thermiques : une alerte dès la classe E
Les logements classés E (251 à 330 kWh/m² par an) et au-delà commencent à poser problème. Ces habitations, majoritairement construites avant les années 1970, souffrent de défauts d’isolation et de systèmes de chauffage peu performants. Réduire leur impact énergétique nécessite des rénovations profondes, soutenues par des dispositifs tels que MaPrimeRénov’ ou l’Éco-Prêt à taux zéro.
Les classes F et G : des enjeux de rénovation cruciaux
Les logements classés F (331 à 420 kWh/m² par an) et G (plus de 420 kWh/m² par an) regroupent des biens énergivores, souvent désignés comme des "passoires thermiques". Ces habitations, particulièrement présentes dans les constructions des années 1950 et 1960, sont sujettes à des restrictions légales croissantes. Depuis janvier 2023, les logements classés G+ (plus de 450 kWh/m² par an) sont interdits à la location.
Pour améliorer leur performance, il convient de se concentrer sur des travaux d’isolation thermique, le remplacement des fenêtres et l’installation de systèmes de chauffage modernes. Ces investissements, bien que coûteux, s’avèrent nécessaires pour répondre aux exigences réglementaires et diminuer les dépenses énergétiques.
Les régions révèlent des disparités énergétiques
Le diagnostic de performance énergétique met également en lumière des variations importantes selon les régions. Les zones rurales, où les maisons anciennes prédominent, affichent souvent des classes E, F ou G. À l’inverse, les grandes agglomérations, où les constructions récentes se multiplient, offrent une meilleure efficacité énergétique.
Le projet de loi Énergie et Climat, adopté en 2019, vise à réduire ces inégalités en incitant les propriétaires à réaliser des travaux pour que la majorité des logements atteignent au moins la classe E d’ici 2034.
Conseils pratiques pour les propriétaires :
- Investissez dans des travaux d’isolation prioritaires (combles, murs, sols).
- Remplacez les systèmes de chauffage obsolètes par des modèles performants (pompes à chaleur, chaudières à condensation).
- Profitez des aides financières disponibles pour amortir les coûts.