La France comptait en 2023 environ 4,8 millions de logements qualifiés de passoires thermiques, caractérisés par une consommation énergétique excessive. Selon le ministère de la Transition écologique, près de la moitié de ces habitations sont proposées à la location, et la plupart abritent des ménages à faibles revenus.
Face à cette situation, des stratégies ont été élaborées pour diminuer leur nombre dans le cadre de la politique environnementale nationale.
Qu'est-ce exactement qu'une passoire thermique ? Il s'agit d'un bien immobilier dont l'efficacité énergétique est très basse, souvent classé F ou G selon le Diagnostic de Performance Energétique (DPE). Ce diagnostic révèle que pour se chauffer ou bénéficier de l'eau chaude sanitaire, les occupants de ces logements consomment une quantité d'énergie considérablement élevée, souvent bien au-delà de 330 kWh/m²/an.
La réalisation d'un DPE ou d'un audit énergétique est nécessaire pour identifier ces logements. Ce diagnostic utilise une méthodologie précise pour évaluer la consommation réelle d'énergie de l'habitation, et c'est cette évaluation qui confirme le statut de passoire thermique de la propriété.
Un impact significatif sur le confort et l'environnement
Ces habitations peu performantes ne se contentent pas de gonfler les factures d'énergie. Elles réduisent également le confort de leurs occupants, provoquant des courants d'air froids en hiver et une chaleur accablante en été, malgré un système de chauffage fonctionnel ou la présence de climatisation.
L'isolation défaillante entraîne des pertes thermiques qui sont directement liées à ces désagréments, sans oublier les problèmes d'humidité et de qualité de l'air qui peuvent affecter la santé des résidents.
Sur le plan écologique, le parc résidentiel, à cause de ces constructions, est responsable d'environ 11% des émissions de gaz à effet de serre du pays. En d'autres termes, la mauvaise performance énergétique des logements contribue de manière significative au réchauffement climatique. Face à ces enjeux, le gouvernement a mis en œuvre plusieurs mesures visant à encourager la rénovation énergétique des habitations.
La rénovation énergétique, une solution pragmatique et économique
Les efforts pour éradiquer le problème des passoires thermiques incluent l'adoption du projet de loi Energie-Climat de juin 2019, qui intensifie les actions de rénovation. Ce plan prévoit des étapes telles que l'interdiction d'augmenter les loyers entre deux locataires si le logement est une passoire thermique, ainsi que l'obligation de réaliser un audit énergétique avant toute vente ou mise en location d'un bien.
À partir de 2023, les critères de décence des logements incluent également leur consommation d'énergie. Les propriétaires de biens classés F ou G seront obligés de réaliser des travaux de rénovation énergétique d'ici 2028. Ces initiatives sont complétées par la refonte du DPE, visant à rendre ce dispositif plus précis et fiable.
La rénovation des passoires thermiques passe par l'amélioration de l'isolation des toitures, murs, fenêtres et planchers, zones où se concentrent les déperditions thermiques. Les systèmes de chauffage doivent aussi être modernisés pour réduire la consommation d'énergie, en privilégiant des solutions comme les pompes à chaleur ou les chaudières biomasse. Enfin, une attention particulière doit être portée à la ventilation du bâtiment, souvent négligée mais essentielle pour préserver une qualité d'air optimale.
Des aides financières accessibles pour soutenir la transition énergétique
Pour faciliter la rénovation énergétique des logements, l'État propose diverses aides financières, accessibles notamment aux foyers modestes. Parmi elles, Ma Prime Rénov s'adapte aux revenus des ménages et au gain énergétique prévu. Elle est complétée par des bonifications spécifiques pour les rénovations globales et autres primes CEE, qui stimulent des interventions plus complètes et efficaces.
En outre, les propriétaires peuvent également bénéficier de l'éco-PTZ, de la TVA réduite à 5,5%, et d'exonérations de taxe foncière pour les inciter à investir dans les améliorations de leurs biens. Ces dispositifs, conjugués aux efforts législatifs et réglementaires, soutiennent activement la rénovation du parc immobilier français, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer le confort résidentiel.